Le 21 et 22 Novembre dernier s’est tenu à la tour Coeur Défense la deuxième édition de l’événement Revolution@Work, rassemblement des acteurs de la transformation du travail. Pour cette édition, le programme de l’événement était organisé autour de 3 axes conducteurs : l’individu en puissance, avec une analyse particulière sur son développement personnel mais aussi sa relation à l’autre et l’impact de son environnement, l’entreprise en mouvement, lieu d’innovation et de partage et, enfin, l’écosystème augmenté, avec l’impact grandissant des écosystèmes et hubs interconnectés. Avec un programme dédié à l’analyse et à l’innovation des trois sphères du monde du travail (l’individu, l’entreprise et le territoire), Revolution@Work a souhaité offrir des contenus et des rencontres de grande qualité. Ainsi, en 2 jours, l’événement a regroupé 2000 participants et nombreuses startups autour d’une vingtaine de conférences et tables rondes mais aussi ateliers, un startup contest et plusieurs business dating.
L’année 2017, une année de transformation pour Revolution@Work
Pour la plénière d’ouverture de Revolution@Work, 4 personnalités de secteurs et domaines bien différents se sont retrouvés le temps d’une heure pour partager leurs avis et surtout leurs expériences avec les participants.
Parmi ceux ci, Alexandre Pachulski, Chief Product Officer & Co-Founder au sein de TalentSoft, a souhaité partagé sa vision de ce qui, selon lui, représente la thématique principale de l’année 2017 : la notion d’expérience de travail, réservée fut un temps seulement au secteur privé mais qui dernièrement s’étend de plus en plus au secteur public. C’est ainsi que Talentsoft a reçu au cours de cette année trois généraux de l’armée de terre afin de leur montrer leurs locaux un peu différents et disruptifs. Cette vision montre donc que l’expérience salarié n’est plus un simple effet de mode avec une table de ping pong et un babyfoot. Ce concept a aujourd’hui évolué, avec la compréhension que la performance économique ne résulte plus de l’asservissement des employés, mais plutôt de leur épanouissement. Pour Alexandre Pachulski, il est incroyable de penser qu’aujourd’hui les entreprises dépensent des millions d’euros pour que l’ambiance au travail ressemble à celle de la vraie vie. En effet, toutes les grandes entreprises essayent simplement de recréer des interactions normales, avec un aménagement de l’espace approprié. Aujourd’hui on sait que l’innovation, la performance et la compétitivité ne repose que sur l’humain. Il est donc nécessaire de recréer un monde normal en demandant directement aux collaborateurs comment ils souhaitent vivre. Les objectifs pour 2018 : recréer la normalité et les interactions vivantes et collaboratives, en cassant le cadre trop formel et étouffant des organisations.
Le monde du travail, reflet des changements politiques
” Ce qui compte, c’est la manière de travailler qui, par la suite, a un impact sur la communication mais aussi sur la manière dont les décisions sont prises. “ souligne Anne Laure Kiechel, Associée-Gérante chez Rothschild.
Conseillère de grands groupes comme Total ou Accor mais aussi d’Etats africains ou d’Europe de l’Est, Anne Laure Kiechel a plusieurs fois été spectatrice des nouvelles méthodes de travail des hommes politiques. Par exemple, dans la résidence de l’ancien premier ministre italien Matteo Renzi, où elle se rappelle avoir été accueillie très ouvertement par ce dernier. Ainsi, un pays, comme une organisation privée, peut modifier ses méthodes de travail, grâce à un changement de gouvernement qui insuffle un vent nouveau. Conseillère auprès du premier ministre grec Alexis Tsipras, elle a pu observer comment la crise et la nécessité de trouver des solutions avaient modifié les temps de travail du gouvernement grec, plutôt habitué à des réunions bilatérales et un travail solitaire. Dans plusieurs gouvernements, il est possible de ressentir une forte volonté de casser les codes, tout en respectant, d’un côté, les lois et de l’autre la culture du pays. Ces modifications dans les mondes politiques et macroéconomiques font écho à la révolution du travail et à la démarche de changement qui, depuis quelques années, chamboulent le monde des entreprises et des organisations.
Comment augmenter la serendipité au sein des entreprises ?
Un chiffre marquant de l’année 2017 : 15%, qui représente la part des espaces de coworking dans les transactions locatives à Londres. Comme nous le rappelle Bruno Donjon de Saint Martin, Directeur général bureaux France au sein de Unibail-Rodamco et intervenant lors de la plénière d’ouverture de Revolution@Work, ce pourcentage n’avait auparavant jamais dépassé les 4%. Ce chiffre surprenant reflète la vrai tendance d’aujourd’hui des petites et des grandes entreprises, avec le retour du mot collaboration au sens propre du terme. Après s’être concentré, ces dernières années, sur le bien être des individus, il y a finalement une réelle démarche d’engagement, de collaboration et d’interaction des collaborateurs. Toutes ces notions s’inscrivent dans une recherche d’augmentation de la sérendipité, qui n’est autre que la capacité de faire une découverte par hasard. En effet, comme le souligne Bruno Donjon de Saint Martin, 60 à 70 % des idées créatrices de valeurs sont souvent trouvées dans un lieu ou un moment qui initialement n’étaient pas prévus pour cela. Alors, comment concevoir les nouveaux espaces de travail en tenant compte de cet élément ? Tout d’abord, il faut prendre en compte la notion d’attractivité, afin de créer une desirabilité du lieu de la part des employés. Ensuite, il est nécessaire de créer des espaces facilitateurs d’échanges en positionnant, par exemple, des escaliers au centre d’un immeuble. Enfin, l’une des questions et des objectifs pour 2018 est l’intégration d’incubateurs et de startups au sein des grandes entreprises. Le challenge : accueillir au sein de ses équipes des écosystèmes différents en créant de l’interaction, élément clef de la sérendipité.
Travailler libres et ensemble
L’humain au centre : au centre de quoi ? C’est à cette question qu’a répondu Nathanaël Mathieu, Président et fondateur de LBMG Worklabs. Suite à la plénière d’ouverture de Revolution@Work, ce dernier a partagé, lors d’un Stand up, sa vision de l’humain au sein des organisations. Tout d’abord, à titre individuel, chaque collaborateur a, au sujet du travail, des attentes fort diverses. Les nouvelles générations Z et Y ou les millennials sont bien plus complexes de ce que l’on peut penser, avec des désirs et des profils multiples. Une entreprise doit alors avoir le courage de gérer la complexité de ces multiples désirs, avec un cadre et un accompagnement, afin que ses collaborateurs travaillent de manière efficace ensemble.
Le travail doit être avant tout un moment d’efficacité et d’intensité. Dans cette démarche, les espaces de coworking arrivent aujourd’hui a faire coïncider la liberté de choix de chacun, avec une logique de faire ensemble, de groupe collectif, dynamique et organisé. La révolution au travail c’est important, surtout pour les nouvelles organisations qui naissent chaque jour. Celles-ci doivent dès le départ être construites en tant qu’entreprises libres, afin d’éviter par la suite des années de travail passées à recentrer l’humain au centre de celles ci.
Auteur(s)
- Change the work
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