Intelligence artificielle au cœur de Viva Technology

Intelligence artificielle au cœur de Viva Technology

Intelligence artificielle : va t-elle changer notre façon de travailler ? Voilà le sujet de la discussion qui a eu lieu, le 25 mai 2018 à Viva Technology, entre Nicolas Bouzou, fondateur du cabinet de conseil “Asterès” et auteur du livre “Le travail est l’avenir de l’homme”, et Alain Roumilhac, président du ManpowerGroup France.

Intelligence artificielle : viendra t-elle remplacer l’humain ?Intelligence artificielle : viendra t-elle remplacer l’humain ?

C’est la question que commence à traiter l’économiste Nicolas Bouzou durant cet échange auquel nous assistions : “L’avenir est à vous, vous aurez toujours du travail. La crainte de voir apparaître la fin du travail fait surface maintenant que nous avons peur de le perdre, puisqu’on commence à l’aimer. Mais en réalité, il n’y a pas ou alors très peu de chômage induit par la technologie. Au contraire, il y a de l’innovation, de l’innovation qui va à la rencontre des besoins qui ne cessent d’augmenter. D’ailleurs, on voit que c’est les pays avec le plus de technologie qui ont de l’emploi et non pas l’inverse”.

Pour soutenir son propos, il fait référence à la “théorie du déversement” d’Alfred Sauvy, supposant que le progrès technique dégage des gains de productivité puisque le volume des produits augmente et que la demande l’accompagne puisque les prix baissent en conséquence, entraînant alors la création de nouveaux emplois. C’est ainsi que le transfert d’une population active, d’un secteur à l’autre, s’opère. La France, par exemple, a connu son plus grand transfert lors de la révolution industrielle à travers l’exode massive qui a déversé  les ouvriers agricoles dans l’industrie, avant que les emplois liés au service ne montent en flèche, avec la tertiarisation. Les métiers alors ne disparaissaient pas, ils évoluaient simplement.

Il poursuit : “Tant qu’il existe des différences entre la technologie et l’humain, ils seront toujours complémentaires. Complémentaires par leurs compétences, surtout comportementales”. Il cite alors 3 compétences propres aux hommes :

  • La créativité et l’innovation
  • L’interaction sociale et l’empathie
  • L’esprit et la vision systémiques

“Aujourd’hui, il faut être spécialisé mais en même temps généraliste. Des techniciens, on pourra toujours toujours en former.” dit-il. L’éducation joue alors un rôle central, dans la mesure où elle ne doit pas uniquement permettre d’acquérir des compétences, elle doit aussi apprendre aux gens comment en acquérir. Elle doit leur permettre de comprendre le monde et d’en apprendre sur lui”.

Intelligence artificielle et technologie : enjeu RH

Intelligence artificielle et technologie : enjeu RH

C’est la remarque que fait alors Alain Roumilhac, en réponse à ce que venait de dire Nicolas Bouzou. “Nous avons 10 000 à 20 000 clients et nous anticipons donc une augmentation de nos effectifs. Nos métiers évoluent et un de nos enjeux principaux est celui du recrutement dans le digital. Les DRH ont besoin de se transformer pour suivre cette transformation économique et sociétale. Il est alors nécessaire d’avoir et de subir un changement majeur, il faut bâtir des partenariats avec les candidats pour se faire évoluer l’un l’autre. Trouvez-moi des gens qui ont la capacité d’évoluer et d’accepter le fait que le monde change, voilà par exemple un des critères de recrutement en CDI chez nous”. Il mentionne ensuite la responsabilité sociale des entreprises et le rôle social que ces dernières doivent occuper en tant qu’accompagnatrices des collaborateurs dans les formations. Pour lui, elles devraient leur fournir les compétences et chercher à les développer.

D’ailleurs, depuis son accès à la présidence, Emmanuel Macron a lancé son projet de réforme concernant la formation professionnelle : “Chacun pourra s’adresser directement aux prestataires de formation selon ses besoins“, “les droits seront d’autant plus élevés que les besoins de qualification sont importants“, “chacun disposera d’une information complète sur les résultats concrets de chaque formation”. De plus, ce programme promet de changer le rôle des OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés) dans le sens où, dorénavant, ils ne décideront plus de la formation et de sa nécessité ou pas. A la place, ils auront simplement pour fonction de conseiller, d’orienter et d’accompagner, ce qui devrait donner plus de pouvoir aux salariés.

Sauf que, ce qui se passe d’après Nicolas Bouzou, c’est que “ceux qui demandent ces formations et les achètent sont ceux qui en ont le moins besoin”.

Y aura t-il des gagnants et des perdants dans ce nouveau monde ? Les prédictions penchent des deux côtés, alors il ne nous reste plus qu’à attendre de voir où va le monde du travail, tout en accompagnant ses acteurs à garder l’humain en son centre.

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