Reskilling et upskilling : comment les entreprises font-elles évoluer leurs stratégies de formation ?

Reskilling et upskilling

Reskilling et upskilling semblent être sur toutes les lèvres en ce moment. Digitalisation, nouveaux outils, intelligence artificielle, robotisation des tâches, nouveaux usages… le paysage des métiers et des emplois est en constante évolution. Ces phénomènes sont inéluctables et impactent toutes les entreprises ainsi que tous leurs salariés à une fréquence beaucoup plus rapide qu’il y a dix ou vingt ans. 

L’enjeu pour les organisations consiste alors à construire des modes d’apprentissage et des parcours pour les collaborateurs qui puissent à la fois assurer la performance et la résilience de l’entreprise, et contribuer à l’employabilité des salariés.

Dans ce contexte, les entreprises déploient de nouvelles stratégies d’upskilling ou de reskilling afin de s’adapter à ces changements et faire évoluer leurs pratiques en matière de formation. 

En lisant cet article, vous en apprendrez davantage sur ces deux nouvelles tendances du développement des compétences et sur la façon dont elles peuvent être bénéfiques à votre entreprise. 

Upskilling : de nouvelles compétences pour mieux s’adapter

L’upskilling consiste à former ses collaborateurs en continu afin de les aider à développer de nouvelles compétences. Les entreprises qui ont adopté l’upskilling le font dans un contexte de mutation du marché du travail où il est essentiel de lutter contre l’obsolescence des compétences. 

L’upskilling permet ainsi au salarié d’augmenter son niveau de performance tout en continuant à exercer son métier. Son niveau d’employabilité reste stable et lui permet de s’ouvrir à de nouvelles opportunités professionnelles à moyen et long terme.

Par exemple, chez l’opérateur de téléphonie mobile Orange, on parle désormais de « transformation des compétences​​ ». L’entreprise a décidé d’investir 1,5 milliard d’euros dans le développement des savoir-faire et la reconversion professionnelle de ses 148 000 salariés dans le monde.

Trois priorités ont été identifiées dans cet ambitieux plan d’upskiling à grande échelle : 

  • renforcer l’expertise « tech » des collaborateurs en doublant le nombre d’experts-métiers ;
  • développer dans tous les métiers la pratique et les usages de la data, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité ;
  • offrir à chaque salarié l’opportunité de développer ses soft skills, quels que soient son activité et son pays, pour renforcer la dynamique collective au service des clients.

« Le défi des compétences est au cœur de nos enjeux stratégiques, sur le même plan que les enjeux business », Elisabeth Fonteix, directrice de la formation et du développement des compétences chez Orange.

Autre exemple chez la banque Natixis qui a bien saisi les enjeux de la formation de ses collaborateurs. Tous les ans, une cartographie des emplois est réalisée, permettant d’identifier les métiers et les postes dits « en transformation » et les réponses les mieux adaptées. Ainsi, en 2019, Natixis a identifié 35 emplois en transformation, sur une ou plusieurs de ses entités. Près de 2 000 collaborateurs, soit 16,9 % de son effectif en CDI en France, sont concernés par l’upskilling.

« Ce programme d’upskilling s’inscrit également dans le cadre de notre politique active de développement des talents, visant à donner les moyens à chacun d’évoluer et de grandir au sein de l’entreprise », Cécile Tricon-Bossard, directrice adjointe des ressources humaines de Natixis.

Pour l’entreprise, l’upskilling est également un excellent  moyen de fidéliser ses talents les plus précieux en leur donnant la possibilité de développer leurs compétences gratuitement dans le cadre de leur activité professionnelle. 

Reskilling : former pour mieux recruter

Dans un contexte professionnel où la pénurie de talents dans certains métiers est un vrai défi pour de nombreuses organisations, les entreprises ont recours à de nouvelles stratégies de recrutement. 

Le reskilling est une technique de recrutement qui permet aux entreprises d’embaucher un candidat même s’il ne possède pas exactement les compétences requises pour le poste. Elles se chargent ensuite de l’accompagner dans l’acquisition des savoir-faire nécessaires à la mission qui lui est dévolue. Le reskilling s’observe principalement dans les secteurs touchés par la pénurie de talents et permet aux entreprises de continuer à recruter selon leurs besoins. 

L’entreprise base alors davantage son recrutement sur les soft skills (l’intelligence relationnelle, les capacités de communication, les aptitudes interpersonnelles…) du candidat pour ensuite lui offrir un plan de formation personnalisé après l’embauche. 

Chez Sage, le leader des solutions logicielles de gestion d’entreprise, le reskilling a été une question de survie. En quelques années, le monde du logiciel est passé d’un business model de type « licence » (un onéreux abonnement annuel) à la possibilité de piocher « à la carte » dans un éventail de services et fonctionnalités. Pour entrer dans le monde du Software as a Service (SaaS) , Sage a déployé un gigantesque programme de reskilling de toutes ses équipes avec une série de bootcamps et d’ateliers de design thinking pour que tous les métiers techniques acquièrent rapidement une dimension commerciale et relation client.

Autre exemple dans le monde de la santé : le leader mondial de la fabrication de matériel dentaire, Dentsply Sirona (40 pays, 15 000 employés) a lancé un grand programme de reskilling autour de la digitalisation et de l’expérience client pour faire face à des changements technologiques rapides et profonds. Un nouveau poste de clinical development manager a été créé, avec pour mission de gérer les changements de carrière et les nouveaux recrutements (source PWC, 2020).

Deux principaux avantages se dégagent pour les entreprises favorisant le reskilling. En fusionnant recrutement et formation, elles font coller le profil de leurs nouvelles recrues aux compétences dont elles ont besoin. 

Enfin, le reskilling permet de recruter des profils moins stéréotypés pour apporter plus de diversité et de créativité dans l’entreprise. 

La crise actuelle a ainsi agi comme déclencheur d’une démarche inscrite dans la durée : pour faire face aux nouveaux enjeux économiques, technologiques et l’évolution des aspirations des candidats ou des salariés, investir en continu dans la formation de ses équipes devient une nécessité absolue.

Dans un environnement où, selon la dernière étude Eurostat, 85 % des emplois en 2030 correspondront à des métiers qui n’existent pas encore, le développement d’une culture d’apprentissage pour les collaborateurs d’aujourd’hui et de demain devient crucial pour toutes les organisations. 

Auteur(s)

  • Rédactrice en chef de Change the Work, j'explore le travail sous toutes ses coutures en espérant montrer l'importance du métier RH dans l'entreprise de demain...

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