Transformation digitale chez Schmidt : qu’a-t-elle changé ?

Transformation digitale chez Schmidt : qu'a t-elle changé ?

C’est une entreprise française familiale qui a ouvert ses portes en 1934 et qui ne cesse de se développer. À l’heure à laquelle on vous raconte le succès de sa transformation digitale, le groupe Schmidt est considéré comme le premier fabricant de cuisines en France et le sixième en Europe, sans oublier que cela fait désormais 14 ans que ce leader franco-allemand est également passé à l’aménagement global.

Au total, les efforts de l’entreprise et ceux de ses 7500 salariés travaillant dans les 22 pays où elle existe désormais, leur rapporte une belle poignée de 470 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

La question que l’on se pose aujourd’hui est la suivante : comment est-ce que le groupe Schmidt a réussi à numériser, robotiser et automatiser son processus de fabrication, tout en plaçant le rôle de l’Homme au centre de ses intérêts, et en faisant de leurs appétences, un moyen d’émancipation ?

Transformation digitale, l’heure bilan pour Schmidt

Transformation digitale chez Schmidt : qu'a t-elle changé ?
12 heures de travail pour la fabrication d’une cuisine au lieu de 7 jours

Autrefois, la fabrication d’une cuisine pour un client coûtait en moyenne 7 jours de travail aux employés du groupe Schmidt. Aujourd’hui, avec le nouveau système automatisé et robotisé, toute l’équation a changé, une cuisine prend désormais 12h de construction. 

Des chiffres qui dépassent de loin l’objectif que l’entreprise s’était fixé il y a quelques années : 1 cuisine = 1 jour de confection + 10 jours pour le délai de livraison, avec une garantie de qualité à 100%.

Au total, cette transformation digitale leur permet à présent de traiter – en l’espace de 24h – plus de 5 millions d’informations et de prendre en charge 1150 commandes jour, ce qui revient à fabriquer 4000 meubles, et livrer 18000 colis.

Automatisation réussie, quid des employés ?

Un véritable exploit, certes ! Mais que deviennent les emplois de ces ouvriers dont on a transformé la description des tâches et des missions ? Ce n’est pas pour rien que 6% du budget du groupe sont dépensés chaque année sur des formations et des reconversions. À la suite de cette révolution numérique, ces ouvriers sont devenus opérateurs et pilotes d’installations complexes, ce qui non seulement a aidé l’entreprise à mieux maîtriser la qualité de ses productions, mais aussi à rendre le travail des collaborateurs moins pénible (à la fois physiquement et mentalement) tout en maintenant et renforçant leur employabilité en interne, voire même sur le marché du travail.

Est-ce que les machines ne remplacent pas – ou ne finiront pas par remplacer – pour autant les hommes ? Pour l’instant, la présidente du Groupe Schmidt, Anne Leitzgenreste reste très optimiste. Ci-dessous, ses propos pour répondre à la question qui a fait débat durant la troisième édition de Viva Technology en 2018 :

Il est cependant vrai que, sur un plan global, l’automatisation détruit des emplois. Par chance, notre entreprise connaît une croissance qui lui permet de continuer à en créer alors qu’elle recourt de plus en plus aux robots. En 2009, nous avons inauguré une usine de 23 000 mètres carrés qui employait 200 personnes, dont 70 dans les ateliers et le reste en support. Celle que nous sommes en train de construire actuellement emploiera 120 salariés seulement, pour un volume de production comparable. 

Quant aux vendeurs ? Leur métier a également connu des mutations, notamment depuis que les ventes se font sur commande et sur mesure. Pour une relation de qualité, rien de tel qu’une relation personnalisée : le client commence par se créer un espace propre sur le site internet du groupe, disponible depuis 2017 pour concrètement imaginer son projet. Les vendeurs récupèrent ce travail déjà effectué en ligne pour élaborer les propositions adaptées aux besoins et budgets des commanditaires. La vente se concrétise, finalement, par un entretien H to H – c’est-à-dire Human to Human que Anne nous explique ainsi :

Lorsqu’un client achète sa cuisine chez nous, c’est qu’il a eu affaire à un vendeur sympa et compétent. Pour que ce vendeur ait ces qualités, il faut que son patron soit également sympa et compétent, et que nous le soyons nous aussi vis-à-vis de son patron. 

Transformation digitale conjuguée avec un management par les appétences chez Schmidt

Transformation digitale conjuguée avec un management par les appétences, ça existe
Le management par les appétences donne une culture collaborative : le Be Schmidt !

Si une compétence se traduit par un savoir-faire, une appétence est tout d’abord un désir instinctif qui porte vers tout objet propre à satisfaire un penchant naturel. Bref, un aimer-faire. En entreprise, cette notion est définie plus concrètement par le plaisir au travail. Un vendeur peut être ” sympa et compétent ” même s’il n’éprouve pas réellement du plaisir à remplir ses missions ou à faire partie d’une entreprise en particulier. Il peut aussi ne pas l’être. Pourquoi alors prendre le risque ? C’est ainsi que l’histoire du management par les appétences, au sein du groupe Schmidt, a fait surface, tout en l’accompagnant par une nouvelle culture collaborative, collectivement appelée : le Be Schmidt !

Cette culture est aujourd’hui représentée par une étoile à cinq branches avec, en son centre, la notion de plaisir, encerclée par les cinq attitudes et principes qui permettent de l’atteindre : la bienveillance, la responsabilité, la coopération, la confiance et l’agilité.

Le plaisir et le bien-être de nos collaborateurs dépendent de la prise en compte de celles-ci, et du plaisir de nos collaborateurs dépend celui de nos clients, que ce soit dans les magasins et, au final, chez eux avec nos équipements de la maison “, explique leur DRH, Patrice Cazenave.

Ainsi, cette nouvelle vision s’est traduite en séminaires dédiés à identifier les appétences de chaque collaborateur afin de trouver le moyen de les employer et les mettre en valeur, en les cartographiant.

Chacun peut ensuite, selon ses appétences, son expertise et ses connaissances, créer ou participer à un groupe de travail ” ajoute Patrice. Ce n’est pas tout ! Différents programmes ont également été mis en place pour favoriser l’épanouissement des collaborateurs:

  • Be Schmidt Day est une journée spécialement conçue pour que les employés volontaires réfléchissent à la question : quelle serait l’entreprise de vos rêves, celle dans laquelle vous seriez prêt à travailler même si vous aviez gagné au Loto ?

 

  • Vis mon job  est une journée que chaque salarié peut choisir de vivre avec la personne de son choix pour mieux comprendre ce que recouvre le travail de cette dernière. Tout le monde joue le jeu, même la présidente du groupe qui a vécu une journée auprès d’un chef d’équipe, avant d’elle-même accueillir dans sa routine, un responsable de la maintenance.

Auteur(s)

  • Passionnée par les innovations managériales et les éternelles révolutions du monde du travail, j'accompagne les sociétés dans l'évolution de leurs organisations et leurs pratiques. Bref, Tocqueville le jour, Hemingway la nuit !

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