Comment augmenter le taux de mémorisation de vos formations e-learning ?

taux de mémorisation

La mémorisation est un enjeu crucial pour la réussite d’une démarche e-learning. Mais voilà, notre cerveau est une vraie passoire ! Le taux de rétention en e-learning se situe entre 25 % et 60 % tandis qu’en présentiel, l’échelle se réduit autour de 8 % à 10 % (étude Research Institute of America 2014).

Lors d’une formation en présentiel, la majorité des informations apprises sont déjà oubliées après 24 heures ! Au bout de quelques mois, le constat est bien pire… Dans cet article, vous découvrirez les bonnes pratiques pour ancrer les connaissances de vos apprenants. 

Ne pas oublier que nous oublions… presque tout ! 

Ne pas se souvenir de tout est un phénomène naturel, même chez des personnes qui ont l’habitude d’apprendre. La lutte contre l’oubli est donc presque perdue d’avance, nous ne pouvons qu’essayer de trouver des parades habiles pour ancrer une partie des savoirs que nous acquérons dans notre vie personnelle ou professionnelle. 

Le psychologue Ebbinghaus (1850-1909)  a même étudié de près le phénomène en tentant une modélisation de la courbe de l’oubli. On comprend en observant le graphique ci-dessous que la répétition, le rappel mémoriel est une des clés de la mémorisation, du moins selon Ebbinghaus. Il existe également d’autres techniques pour rendre vos modules e-learning “memory friendly”. 

Donner un aperçu global de la formation

Au début de chaque nouvelle session, présentez le déroulé global de la formation. Faites-en de même pendant chaque module, qu’il s’agisse d’une classe virtuelle ou d’une session de self-learning en remote. L’apprenant doit être en mesure de se situer à chaque instant au sein du scénario d’apprentissage mis en place. 

Cela implique la création d’une table des matières détaillée et d’un menu dans lequel la navigation est facilitée. Cela implique aussi que le responsable e-learning se pose la question du pourquoi de tel ou tel module e-learning et que ce pourquoi soit expliqué de manière claire et précise. 

Cela implique enfin que le casting des apprenants soit pertinent. Si un salarié a l’impression que la formation qu’il est en train de suivre ne lui sera pas utile pour la suite, le taux de mémorisation n’en sera que plus faible.

Le point sur la notion d’évolutivité 

Une fois votre scénario d’apprentissage explicité aux apprenants, leur mémorisation n’en sera que plus forte s’ils ont l’impression de franchir des étapes, de valider des acquis au fur et à mesure, sans attendre la fin du module. Il convient donc de leur laisser le temps d’assimiler les nouvelles connaissances. Cela passe par un scénario évolutif, des idées les plus simples aux plus complexes. 

Grâce à une barre de progression, l’apprentissage est valorisé et l’attention est régulièrement entretenue, de telle sorte qu’ils retiennent plus volontiers les informations importantes. On emprunte ici aux jeux vidéo la mécanique de la frustration/motivation/récompense qui a maintes fois fait ses preuves. 

Fractionner l’apprentissage

Les Anglo-saxons emploient l’expression “break it down”. Le formateur organise la formation en scindant plusieurs modules – voire micromodules – d’apprentissage. Ces formats courts, plus digestes, réduisent la charge mentale de chaque apprenant et permettent une meilleure mémorisation. 

Une règle prévaut par exemple chez PSA — propriétaire des marques automobiles Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall — qui a fait appel à Serious Factory pour concevoir une simulation d’entraînement réaliste pour travailler les compétences clés du zone manager : chaque module de e-learning est scindé en quatre sous-modules qui ne doivent pas présenter plus de quatre nouveautés à assimiler à chaque fois. 

Pour aller plus loin

Présenter une à deux informations clés par écran permet à l’apprenant de se concentrer sur celles-ci sans se perdre dans des informations superflues. Des synthèses récapitulatives à télécharger peuvent également aider l’apprenant. Chaque module doit avoir une utilité bien précise : apporter une nouvelle information ou répéter une information qu’il connaît déjà. Ainsi, l’apprenant peut choisir de faire une pause entre deux modules sans être perdu quand il reprendra la formation.

Répéter les informations importantes

On estime que la mémoire, fugace, élimine 80 % des informations reçues en 24 heures. La répétition est un aspect très important de l’apprentissage, car elle favorise la mémoire à court terme. Au lieu de forcer les apprenants à mémoriser toutes les informations en une seule fois, veillez à les répéter tout au long de la formation.  

N’oubliez pas que le timing est un facteur très important. Vous devez augmenter le temps entre les répétitions pour éviter que la pratique ne devienne monotone. Augmenter les intervalles de temps entre les répétitions augmente également la difficulté et oblige le cerveau à faire des efforts pour se souvenir de ce qu’il a appris. Ainsi, la rétention et la mémoire sont améliorées. Vous pouvez par exemple créer des miniquiz pour chaque sujet et les espacer tout au long de la formation, voire les faire apparaître de manière impromptue pendant un module pour stimuler encore davantage les capacités de mémorisation de vos apprenants. 

Chez Novartis — groupe pharmaceutique suisse — un des grands enjeux de la formation des délégués médicaux est de mémoriser toute la profondeur et la richesse du catalogue produits. Le simulateur de visite médicale utilisé pour se former à distance est basé en grande partie sur la répétition, obligeant les apprenants à rejouer plusieurs fois le même scénario sur une période de temps donnée afin de valider un module. Le simulateur doit donc permettre aux délégués médicaux de s’entraîner régulièrement et d’adopter les bons comportements pour mieux répondre aux besoins des professionnels de santé.

Répétition en bloc ou répétition à différents intervalles ? 

En fonction de l’objectif recherché, la réponse diffère. Si le but est de retenir à court terme l’information, pour un examen par exemple, la répétition en bloc sera davantage efficace. Cependant, l’information, pas assez consolidée, sera vite oubliée.

Mais si l’objectif est la mémorisation à long terme, la répétition fractionnée sera préférable. Se donner le temps d’oublier est bénéfique pour permettre d’identifier ses lacunes et pouvoir les travailler encore plus activement.

Varier les plaisirs ! 

Présenter une même information sous différentes formes optimisera la mémorisation de vos apprenants. En théorie, en cas pratique, en quiz, en vidéo, en image, en schéma… La diversité va permettre à l’apprenant de relier plus facilement le contenu de la formation avec ses connaissances antérieures. Selon les psychologues et les neuroscientifiques, le mélange, la diversité des contenus et l’entrelacement des connaissances sont en effet les moyens les plus efficaces d’améliorer la mémorisation. 

Lorsque vous développez un module e-learning, mélangez les informations sans créer de confusion. Par exemple, le premier module couvre le premier sous-thème ; le deuxième explore une nouvelle idée connexe, mais présente également des rappels de mémoire du précédent module e-learning. Ainsi, les étudiants se rafraîchiront la mémoire chaque fois qu’ils verront des concepts familiers et amélioreront leur rétention. Veillez à mettre en relation ces concepts de manière créative pour éviter de dérouter votre audience.  

Le fait de mélanger les concepts permet aux étudiants de pratiquer différentes compétences tout en perfectionnant celles qu’ils ont acquises précédemment.

Faire participer l’apprenant ! 

Selon le proverbe chinois « J’entends et j’oublie. Je vois et je me souviens. Je fais et j’apprends », encourager la réflexion via l’intervention favorise la mémorisation des apprenants. Diverses activités peuvent les encourager, de même que l’échange et l’apprentissage collaboratif, via un wiki ou un forum, par exemple.

Proposer à vos apprenants de mobiliser activement les notions qu’ils viennent d’apprendre permet de créer du lien entre celles-ci et les connaissances déjà présentes en mémoire. Plus ces connexions sont nombreuses, plus cela fait de « chemins » en mémoire qui pourront être empruntés pour retrouver cette notion lorsque la situation l’exigera.

Chez le groupe Renault, par exemple, des phases de mise en situation sont systématiques pour les managers pour les sujets sensibles. Pour des modules de e-learning de type « Recruter sans discriminer », les apprenants sont confrontés à des situations réelles dans lesquelles ils doivent mobiliser activement leurs connaissances pour prendre des décisions.

Faire varier le contexte 

Lorsque nous apprenons une notion, nous stockons en mémoire à la fois son sens et le contexte dans lequel elle a été apprise. Plus nous varions les contextes dans lesquels sont apprises les notions, plus nous sommes capables d’identifier dans une nouvelle situation les éléments qui nous suggèrent qu’il faut mobiliser une de ces notions.

Par exemple, dans les modules de formation digitale « Prévenir la corruption » chez Crédit Agricole, l’un des objectifs pédagogiques est d’aider les apprenants à détecter les cadeaux offerts qui sont hors limites. On leur propose donc plusieurs mises en situation où un personnage fictif reçoit des cadeaux dont on a fait varier les propriétés (montant du cadeau, contexte dans lequel il est offert, etc.) et l’apprenant doit décider si oui ou non ce cadeau est recevable.

Auteur(s)

  • Rédactrice en chef de Change the Work, j'explore le travail sous toutes ses coutures en espérant montrer l'importance du métier RH dans l'entreprise de demain...

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