Les indicateurs de performance immobilière des bureaux

Des indicateurs de performance immobilière repensés par JLL

L’agence de conseil en immobilier d’entreprise JLL a réalisé une enquête sur l’évolution de la mesure de la performance des bureaux d’entreprise avec la crise du COVID-19. Elle s’est informée auprès de 34 entreprises issues de 14 secteurs d’activité avec des modèles d’évaluation de la productivité, du rendement et de la performance en avance sur leur temps comme la banque en ligne, l’aéronautique, l’automobile ou encore les smart-cities. Elle a ensuite tiré 450 indicateurs mesurant la performance et applicable à l’immobilier d’entreprise. Enfin, elle a présenté ces indicateurs à plus de 100 décideurs immobiliers dans le monde afin de filtrer les indicateurs les plus pertinents ce qui a permis de n’en retenir plus que 50. 

Indicateurs traditionnels bousculés

Traditionnellement, les décideurs immobiliers se focalisent sur l’efficacité opérationnelle des bureaux d’entreprise, c’est-à-dire les économies de coûts d’exploitation et d’entretien des locaux.

La crise du COVID 19 et le télétravail ont permis de prendre conscience que les bureaux ne sont pas des endroits comme les autres pouvant être remplacé par n’importe quels autres. Le télétravail a mis en valeur ce qui fait que dans tel ou tel endroit, il est possible d’être plus performant. La seule mesure des coûts d’exploitation ne suffit pas à mesurer la performance future de l’immobilier d’entreprise. Le télétravail nous a permis de confirmer l’enjeu de se trouver dans un espace de travail favorisant l’expérience de travail, l’innovation et la collaboration ou encore la flexibilité des espaces, du portefeuille et des collaborateurs pour être plus productif. Ainsi, les indicateurs historiques de performance des décideurs immobiliers se sont vus bousculés. Même si cette tendance était déjà présente, la crise du covid- 19 a d’autant plus mis en valeur l’importance de se concentrer sur de nouveaux indicateurs. Les décideurs immobiliers doivent aujourd’hui être en mesure de répondre à de nouvelles questions. Comment, au travers des espaces, réussir à attirer des talents, les retenir, à augmenter l’innovation ? Mais également, quelle place est donnée aux nouvelles technologies au sein des espaces ? Comment organiser le travail à distance ?

« Nous amorçons un vrai changement d’état d’esprit. Nos indicateurs étaient traditionnellement centrés sur la performance financière et opérationnelle, mais nous tendons aujourd’hui vers d’autres objectifs : l’innovation, le digital et l’expérience de travail. Nous faisions du “business as usual” ; il est devenu impératif de nous concentrer sur l’humain : ce sont les collaborateurs qui doivent être au cœur des projets immobiliers ! » Christophe PONT, Directeur de l’environnement de travail | GENERALI

Aujourd’hui, l’indicateur le plus utilisé en France pour mesurer la performance reste le coût d’occupation des bureaux. Il est mesuré par 82% des entreprises. Cependant, 57% s’intéressent déjà à des indicateurs RH comme l’absentéisme ou le taux d’attraction des talents et 50% suivent le taux d’engagement des collaborateurs. Seulement, il n’y a que 36% des décideurs immobiliers qui s’intéressent à la satisfaction des usagers des bureaux tandis qu’elle est mesurée par 53% des décideurs immobiliers dans le monde. 

Les métriques de demain ne resteront plus focalisées sur l’immobilier en tant que tel pour mesurer la performance des espaces de travail. Ils vont se diversifier et s’imbriquer dans des sujets comme l’expérience de travail, l’innovation et le digital.

Par ailleurs, les méthodes de collecte des informations sur les collaborateurs dans l’entreprise pour adapter les espaces vont également évoluer. Aujourd’hui, lorsque l’on s’intéresse à collecter des informations sur la satisfaction des collaborateurs par exemple, on utilise majoritairement des questionnaires. A l’avenir, on envisage la géolocalisation, la mesure du pouls des collaborateurs ou la mesure des émotions à travers le eye-tracking et la reconnaissance faciale comme des outils plus poussés pour collecter en temps réel des données.

Seulement, ces outils de collectes de données ne sont pas encore prêts à être totalement démocratisés au sein des bureaux. Ils touchent à des données sensibles, personnelles et intrusives qui demandent une bonne maîtrise des enjeux liés à la RGPD et à l’anonymat des données.

Indicateurs immobiliers à retenir

L’enquête a retenu trois catégories d’indicateurs pour mesurer la performance au sein des bureaux pour les décideurs immobiliers : l’excellence opérationnelle, l’expérience de travail et la résilience immobilière.

L’excellence opérationnelle

La performance financière et l’optimisation de l’utilisation des bureaux peuvent être mesurées par : l’utilisation et la sous-utilisation des espaces, le coût total d’occupation ou encore le niveau de digitalisation des process immobiliers.

L’expérience de travail

La satisfaction au travail et le bien être peuvent se mesurer à travers les indicateurs suivants : le taux de satisfaction des espaces, le degré d’empowerment digital, la diversité des espaces, le nombre d’interactions ou encore le niveau de confort collectif.

La résilience immobilière

Enfin, face aux nombreuses réorganisations dues à un environnement incertain, les directions immobilières doivent gagner en agilité et pouvoir prévenir des changements à l’aide de ces indicateurs : degré d’adoption des innovations immobilières, agilité et flexibilité du portefeuille, niveau de connectivité de l’immeuble.

Aujourd’hui, les entreprises réalisent l’importance de l’environnement de travail pour attirer les talents et stimuler l’innovation. Les décideurs immobiliers ont donc tout intérêt à prendre en compte ces nouveaux indicateurs de performance pour mesurer la valeur ajoutée des bureaux.

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