En 1987, la durée moyenne de vie d’une compétence était de 30 ans selon l’OCDE (OCDE – Organisation de coopération et développement économiques).
Aujourd’hui, l’automatisation, l’intelligence artificielle, la digitalisation et le machine learning remettent continuellement en question ce que les entreprises savent. Au fur et à mesure des évolutions technologiques, certaines compétences restent cependant toujours d’actualité : les soft skills. La notion de soft skills est traduisible par “compétences comportementales” en français.
Tandis que les compétences techniques sont aujourd’hui à renouveler tous les 12 à 18 mois selon l’OCDE, ces compétences comportementales n’ont pas, à proprement parler, de durée de validité. L’OCDE regroupe ces soft skills en 4 compétences clés qui sont la pensée critique, la créativité, l’esprit collaboratif et la communication. Le 11 avril 2016, Le Monde a réalisé une étude qui montrait l’intérêt des recruteurs pour ces compétences comportementales. À formation égale, les 309 recruteurs interrogés privilégient des profils “dotés de qualités humaines” plutôt que les stages précédemment effectués. En tête de ces qualités humaines se trouvent l’adaptabilité, la créativité, la positivité et l’esprit d’équipe. Les organisations sont donc de plus en plus conscientes que les compétences techniques, même pour des postes techniques, sont insuffisantes pour une réussite ultérieure.
Si l’importance des soft skills dans les organisations est de plus en plus admise, la manière de les développer fait encore débat. Pour Sandra Bellier, docteure en sciences de gestion, ce sont des “caractéristiques profondes de l’individu” qui relèvent donc de la nature même des personnes, de leur personnalité. Pour d’autres, ce sont des compétences que l’on peut acquérir et développer.
Face à ces nombreuses évolutions du monde du travail, les formations pour développer les soft skills des collaborateurs se sont multipliées.
Pourquoi il est difficile de former aux soft skills ?
Une fois ce constat fait, on se rend compte que la formation aux soft skills n’est pas si simple.
D’abord, les soft skills recouvrent une multitude de compétences comportementales dont on ne sait pas si elles sont innées ou acquises. Ensuite, ces compétences s’utilisent dans de plus larges contextes que les compétences techniques. En effet, la maîtrise d’une partie d’un logiciel peut plus facilement se vérifier objectivement que la capacité à fédérer une équipe par exemple.
Un transfert dans le quotidien compliqué à mesurer
De manière générale, le transfert de formation, c’est-à-dire la mesure dans laquelle ce qui est appris en formation est appliqué au travail et améliore la performance liée à l’emploi, est donc plus difficile à évaluer pour les soft skills. Cela a des conséquences en termes de conception, d’évaluation et de mesure de la formation.
La diversité des contextes dans lesquels peuvent être utilisés les soft skills rend difficile leur transmission. Le formateur peut décider de simplifier les situations dans lesquelles on utilise une compétence douce mais on perd alors en réalisme et la mise en pratique sera donc difficile. Il peut également décider de garder le réalisme de la diversité des situations dans lesquelles peuvent être utilisées les compétences douces. Le risque sera alors de submerger l’apprenant d’informations et donc de perdre son attention.
Une remise en question nécessaire de la part des apprenants
Par ailleurs, une formation aux compétences douces est reliée aux qualités humaines d’une personne. Former aux soft skills revient donc à remettre en question ce que nous sommes. Ainsi, il est possible que l’apprentissage de compétences douces soit perçu comme illégitime aux yeux d’apprenants qui ne souhaitent pas remettre en question leur manière d’être. À ce propos, la culture de l’organisation et le comportement des managers peuvent influencer la vision que les apprenants ont de l’apprentissage et du développement de leurs compétences douces. En effet, si les managers et la culture de l’entreprise sont ouverts à l’apprentissage de compétences douces, qu’il s’agit d’un enjeu stratégique qui se traduit au quotidien dans le comportement des individus, les collaborateurs auront plus de chances d’accepter de se former aux soft skills. À l’inverse, la formation aux compétences techniques est reliée à des outils ou logiciels précis à maîtriser en fin de formation. Elle aura donc un retour sur investissement plus immédiat et il n’y aura pas besoin de légitimer ce genre de formation.
Quelles sont les solutions pour former aux soft skills ?
Chez Change The Work, nous avons choisi de former aux soft skills au travers de “fast learning” pour miser sur la compréhension avant tout. Il s’agit de courtes vidéos d’inspiration qui viennent alimenter l’esprit critique, la communication, l’esprit d’équipe ou encore la créativité des apprenants. Au sein de ces vidéos, nous abordons des points précis reliés aux softs skills (management dans l’incertitude, motiver son équipe, l’art du pitch, gérer son stress, mieux gérer son temps…) tout en faisant parler des managers sur des situations concrètes et des chercheurs pour justifier scientifiquement la pertinence des propos.
Le but est d’inspirer les collaborateurs sur des thématiques reliées aux sciences humaines et sociales et aux neurosciences tout en donnant des outils et astuces pour faciliter le transfert. Nous avons pour objectif d’améliorer la compréhension du monde qui les entoure pour qu’ils s’y adaptent plus facilement et non pas seulement de former à telle ou telle compétence douce à un instant “t”. L’idée n’est pas de transmettre des compétences douces dans l’immédiat mais d’améliorer la compréhension des situations qui entourent les apprenants au fur et à mesure qu’ils regardent nos fast learning. Nous nous focalisons davantage sur des pratiques ou des situations qui font intervenir les soft skills plutôt que les soft skills en particulier.
On ne prétend donc pas que l’apprenant va maîtriser à 100 % de nouvelles softs skills en fin de parcours mais il va mieux comprendre un aspect d’un problème et donc mieux réagir la prochaine fois qu’il se retrouvera dans la même situation.
Les situations d’application des soft skills sont tellement vastes et complexes que les apprenants ont besoin de piqûres de rappels qui les inspirent au quotidien plus qu’une grosse formation trop conséquente et qui les submerge à un moment où il n’en auront pas forcément besoin. Quand on veut trop en donner, on a tendance à simplifier à l’excès et les apprenants pensent donc avoir acquis les compétences visées alors que c’est un travail sur le long terme. Il faut donc s’entraîner et voir et revoir les notions liées aux compétences douces tout au long de sa vie pour maintenir un niveau suffisant de compétences liées aux softs skills. C’est l’idée de ces fast learning qui sont vendus comme des “shots d’inspiration”.
Cela permet de changer au fur et à mesure les individus et les organisations. Nous estimons qu’il est difficile de maîtriser au sein d’une seule formation une compétence douce.
Par ailleurs, pour avoir plus d’impact, nous utilisons les codes de nouveaux médias tels que Brut ou Konbini qui donnent un côté addictif à nos contenus. Ces fast learning peuvent venir en complément d’une autre formation. Ils peuvent donner de la profondeur sur un point donné d’une formation plus technique ou sur une situation particulière.
En voici un exemple avec le trailer de notre fast learning sur le Management dans l’incertitude : https://www.youtube.com/watch?v=aq_nukms0H8&t=1s
Le développement des soft skills recouvre donc de nombreuses problématiques que la formation classique peine à résoudre. Les organisations sont par essence confrontées à gérer des ressources humaines. Pour y parvenir, il n’existe pas de guide ou de mode d’emploi. Il n’existe pas non plus un sujet ou une manière de développer les bonnes compétences qui permettent d’y arriver. Il existe cependant une multitude de situations ou de pratiques inspirantes qui permettent d’alimenter ces compétences.
Et c’est la mission que s’est donnée Change The Work : accompagner vos collaborateurs au jour le jour, vidéo par vidéo, expérience par expérience à acquérir et développer les soft skills dont ils auront besoin pour le monde de demain…
Article écrit dans le cadre du partenariat avec Unow pour le printemps de la formation 2021