Le corporate hacking, traduit en français par le terme de “piratage d’entreprise“, a fait son apparition récemment. Cette activité s’est développée au sein de certaines entreprises en quête d’innovation et de changement en interne. Mais que font les corporate hackers ? Ils sont en charge de trouver d’éventuelles failles dans les systèmes des entreprises et de les exploiter afin de permettre une amélioration en interne des process.
Concept décrié mais innovant, voyons ce qu’il en est vraiment !
Naissance du corporate hacking
Le phénomène du hacking naît dans les années 1960 aux Etats Unis. Il désigne à l’origine des mathématiciens qui ont inventé des tâches informatiques programmées à l’avance et qui ont pour objectif final de faciliter la résolution de problèmes. En France, le livre référence dans le domaine du corporate hacking s’intitule “Makestorming, le guide du corporate hacking” (de Marie-Noéline Viguié et Stéphanie Bacquere, édition Diateino). Les auteures nous indiquent qu’à l’origine, les hackers ne travaillent pas pour des supérieurs hiérarchiques mais pour des communautés en quête de droits civiques. Dans les années 1980, avec le développement et la généralisation de l’outil informatique, le hacking va se populariser. Cependant l’image du hacker va changer, dans la mesure où il sera imaginé comme un simple pirate informatique. La dimension sociale du hacking disparaît progressivement avant de connaître un certain renouveau ces dernières années. Cette culture contestataire et innovante se retrouve aujourd’hui dans la pratique du corporate hacking, où le contournement des règles établies fait partie intégrante du concept.
Un phénomène contestataire et contesté
Le corporate hacking permettant de défier le status quo, il ne peut pas plaire à tout le monde. Tout d’abord, il entraîne une révolution “par le bas” car ce sont les salariés qui mettent au défi l’organisation et imposent un changement. Les dirigeants ont en effet peu de moyens d’action contre le corporate hacking, du moins sur le court-terme. De plus, certains ont critiqué cette approche du fait du manque de transparence des actions des hackers. En effet, il est difficile de contrôler ce que font ces personnes et de savoir si leurs actions auront des conséquences positives pour l’entreprise ou non. Une grande partie des projets de corporate hacking peuvent se révéler être des échecs, d’où le questionnement sur la pertinence d’un tel projet au sein d’une organisation.
Malgré les réserves et les critiques, le hacking est en vogue. En témoignent les exemples de création d’Hackathon permettant l’émergence de projets innovants par des salariés développeurs tel que l’Hackathon du management organisé en septembre dernier et qui avait pour objectif d’innover en terme de pratiques managériales en entreprise. Citons également l’initiative Génération connectée d’EDF.
Des intrapreneurs aux Hacktivateurs : les professionnels du corporate hacking
Le corporate hacking s’est généralisé dans les grands groupes français. Tantôt qualifiés d’intrapreneurs ou comparés à des start-uppers, les corporate hackers sont très recherchés ! C’est ainsi que le groupe les Hacktivateurs a été formé.
Qui sont les Hacktivateurs ? Il s’agit d’une association rassemblant des innovateurs qui ont pour objectif de transformer les organisations par le biais d’actions de ” hacking bienveillant ” . Concrètement, une importante partie des membres de l’association a déjà travaillé pour des grands groupes. L’association propose des services en interne ou externe afin de favoriser le corporate hacking et d’avoir un impact dans les entreprises. Une initiative innovante et audacieuse !
Auteur(s)
- Change the work
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