Les congés parentaux sont des périodes durant lesquels les employés qui accueillent leurs nouveaux nourrissons cessent leur travail salarié pour pouvoir s’en occuper. Ces jours ou semaines d’inactivités sont payés et peuvent être revendiqués, pour les pères, à tout moment durant les trois premières années de l’enfant. Ceci dit, les législations et les avantages qui en découlent ne sont pas les mêmes partout dans le monde.
Quelles sont les évolutions et conditions à retenir pour ces congés payés, aux quatre coins du monde ?
Congés parentaux : état des lieux actuel en France
Entre 16 et 26 semaines en moyenne est la durée dont bénéficie les nouvelles mamans en France et, comme dans la majorité de leurs pays européens voisins, elle touchent le même salaire qu’elles avaient perçu durant les trois derniers mois. Ce congé maternel est divisé sur deux temps (avant et après l’accouchement) et sa durée varie en fonction du nombre d’enfants dont elle accouche. Des cas particuliers concernant les situations de grossesses et de délivrances peuvent influer sur la longévité de ce congé. L’assurance maladie, à l’échelle nationale, rend compte de tous ces détails techniques suivant les lois préétablies.
Côté nouveaux papas, le ” congé de paternité et d’accueil du jeune enfant ” instauré depuis 2002, compte jusqu’à aujourd’hui onze jours consécutifs payés. Si la mère est porteuse de jumeaux ou triplés, cette période est prolongée à dix-huit jours. Trois absences pour assister aux échographies sont autorisées et un congé de naissance de trois jours est également offert. Selon une étude de l’OCDE publiée en 2016, en France comme en Autriche, les hommes ne représentent que 4% des parents qui prennent un congé parental jusqu’ici non obligatoire, ce qui revient à moins de sept pères sur dix.
Encore loin d’atteindre la parité, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre et chargée de l’égalité entre femmes et hommes, Marlène Schiappa, a cependant indiqué le 22 janvier 2018 que l’Inspection générale des affaires sociales étudiait le dossier pour tenter de rallonger le congé paternité.
Congés parentaux : quasi-inexistants pour certains ?
Serait-ce possible ? Mis à part la Californie, le New Jersey, New York et Rhode Island où les mères jouissent de 6 semaines de congés parentaux rémunérés, les États-Unis semblent ne pas vouloir changer d’avis là-dessus et ce, malgré la convention n° 183 de l’Organisation Internationale du Travail à laquelle les membres des Nations Unies ont majoritairement acquiescé.
À l’heure actuelle, douze semaines non payées sont autorisées pour les salariés des entreprises de plus de 50 salariés, femmes ou hommes, pour “ des raisons familiales ”. Ivanka Trump, fille du président, laisse cependant transparaître une lueur d’espoir puisqu’elle travaille sur un projet de congé maternité qui pourrait permettre 8 semaines de jours de repos payées à 70% pour les femmes. Un début d’évolution ? Notez que le Lesotho, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Swaziland se tiennent au même rang. Aussi, la réintégration du travail pour les employés de ces pays ne constitue pas un droit acquis, et ce cas s’étend sur une majeure partie de l’Asie et du Moyen-Orient.
Cependant, pour les 34 pays d’Amérique latine, les chiffres semblent plus optimistes, même si uniquement 7 parmi eux ont établi le droit à 14 semaines rémunérées à 100%. D’ailleurs, c’est cette zone du monde qui garantit le mieux le retour à l’emploi pour les femmes en respectant la réglementation de l’OIT qui insiste sur le fait que :
” À l’issue du congé de maternité, la femme doit être assurée, lorsqu’elle reprend le travail, de retrouver le même poste ou un poste équivalent rémunéré au même taux. “
Congés parentaux : les paradis du bien-être en la matière ?
Les congés parentaux en Norvège, une exception ?
La Norvège est l’un des pays qui bat le record. Tout d’abord, ce fut le premier pays à accorder un congé parental aux nouveaux pères qui perçoivent, jusqu’à aujourd’hui, 100% de leur salaire durant les 14 semaines hors activité salariale. C’est officiellement le pays le plus généreux en la matière et qui laisse le choix aux parents entre 49 semaines rémunérées à 100% ou 59 semaines payées à 80% du salaire.
Un modèle idéal en Suède et en Allemagne
En Suède, la législation permet 18 semaines de repos maternel entièrement rémunérées, et 90 jours de congé paternel pour le conjoint. Ensemble, ils peuvent même bénéficier de 480 jours de congé additionnels payés à 80% de leur salaire habituel.
Les parents en Allemagne, eux, sont en droit de partager 14 mois de congés rémunérés à 65% ce qui n’est pas le cas en Chine et au Japon où la législation n’est pas en faveur des nouveaux pères. Au Royaume-Uni, ces derniers peuvent faire le choix de prendre 2 semaines d’arrêt mais le maigre salaire qui leur serait accordé durant cette période (166 euros par semaine) a tendance à les décourager.
Ailleurs sur la planète, des congés parentaux idéaux
Au Canada, les futures mamans prennent en moyenne 18 semaines de repos, et les pères bénéficient de 5 semaines. Ceci dit, chacun peut obtenir 32 semaines supplémentaires dans l’année qui suit la naissance de leur enfant.
Enfin, en Nouvelle-Zélande, les congés parentaux de 18 semaines s’appliquent non seulement à ceux qui viennent de voir naître leurs bébés, mais aussi à ceux dont les enfants ont moins de 6 ans.
Auteur(s)
- Margaretta El Khoury
Passionnée par les innovations managériales et les éternelles révolutions du monde du travail, j'accompagne les sociétés dans l'évolution de leurs organisations et leurs pratiques. Bref, Tocqueville le jour, Hemingway la nuit !