Le recrutement de repris de justice croît aux USA

Le recrutement de repris de justice se dynamise aux Etats-Unis

Les États-Unis font actuellement face à une pénurie d’employés dans certains secteurs. Une étude publiée en juillet 2019 par Adecco USA a interrogé plusieurs centaines de managers des ressources humaines afin de savoir comment ils faisaient face à cette crise de l’emploi. Et le constat est étonnant : les RH se dirigeraient de plus en plus vers les repris de justice.

Pénurie de main d’oeuvre aux États-Unis

Depuis la crise de l’emploi des années 2008-2009, le chômage aux États-Unis est en constante diminution. Les entreprises possèdent dorénavant de nouveau des capitaux suffisants pour recruter. Cette situation intéressante sur le plan macro-économique ne fait cependant pas forcément le bonheur des employeurs.

En effet, les jeunes talents et autres profils fortement recherchés sont de moins en moins présents sur le marché de l’emploi. Adecco USA a enquêté sur les attitudes et comportements des professionnels de l’embauche face à cette pénurie auprès de plus de 500 directeurs des ressources humaines, responsables RH et chargés de recrutement. Plus de 35% d’entre-eux ont répondu qu’il était extrêmement probable ou probable que leur entreprise soit susceptible d’embaucher un travailleur temporaire ayant déjà fait l’objet d’une condamnation pour crime.

Lorsqu’on leur demande pour quels types de poste leur entreprise serait prête à embaucher ce type de profil, 12,3 % répondent positivement pour un rôle de manager. Ils sont même 38,1 % à dire oui pour tout type de poste, ou encore 34,5 % à montrer une attitude positive pour l’embauche de repris de justice qui peuvent interagir avec les clients en personne ou par téléphone.

En d’autres termes, 1/3 des professionnels RH aux États-Unis envisagent positivement le recrutement d’anciens criminels dans leur entreprise.

Recruter des repris de justice

Trois facteurs peuvent expliquer cette attitude :
– la pénurie de certains profils de travailleurs ;
– un changement des mentalités ;
– une législation plus favorable pour les personnes ayant un casier judiciaire.

En effet, le président américain a signé la loi First Step Act fin 2018. Cette loi entraînera notamment la libération anticipée de milliers de détenus. De plus, les entreprises états-uniennes ne peuvent théoriquement pas imposer des restrictions générales à l’embauche en raison d’un casier judiciaire. Les employeurs sont donc tenus d’évaluer si le passé du candidat affecte réellement ou non sa capacité de travail.

Quelles conclusions tirer de cette étude ? Les auteurs affirment qu’assouplir ses exigences d’emploi, tout du moins pour l’emploi temporaire, est une stratégie probablement pertinente pour toute entreprise, à court et long terme. Un des critères sur lesquels il est possible de lâcher du lest est donc le passé judiciaire des candidats, si le cadre législatif et réglementaire le permet.

Comment assouplir ses conditions d’embauche ?

Les auteurs de l’étude suggèrent de peser la balance bénéfice / risque concernant la modification des critères d’embauche. Cette décision ne doit bien évidemment pas être prise à la légère. Elle doit résulter d’une évaluation la plus objective possible, constituée de 3 étapes :
– déterminer statistiquement les postes laissés pour compte ou prenant le plus de temps à remplir dans l’entreprise ;
– solliciter l’avis de différents professionnels du recrutement pour peser les avantages et risques potentiels : quelles sont les exigences absolument nécessaires d’un point de vue administratif et juridique ? Quelles sont celles que nous pouvons réduire et compenser ?” ;
– Mettre en place la stratégie d’embauche plus souple, et évaluer son efficience.

Assouplir les exigences de l’emploi à un degré approprié est donc une des stratégies adoptée par les professionnels RH aux États-Unis. Un des critères d’exigence sur lesquels ils prennent du recul pour trouver des travailleurs temporaires dans un marché du travail de plus en plus difficile est le passé judiciaire des candidats. Ce changement d’attitudes vis-à-vis des repris de justice est-il envisageable dans le contexte francophone ? Le temps nous le dira.

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