Qualité de vie au travail, bonheur au travail, politique de handicap et de diversité : ces concepts émergent et prennent de plus en plus de place dans notre vocabulaire de RH. Cependant, les entendre ne veut pas forcément dire les comprendre ou les appliquer. Chez France Médias Monde, le sujet est assez important pour créer de réelles actions. Le groupe France Médias Monde est une société créée dans l’optique de superviser et de coordonner les activités des radios et des télévisions publiques françaises. Elle regroupe France 24, RFI et Monte Carlo Doualiya.
Récemment le groupe a décidé de mettre en place un dispositif de sensibilisation au handicap et à la diversité. Par l’utilisation de ce programme, le groupe a réussi à faire changer les perceptions de ses collaborateurs sur le handicap. Nous avons rencontré Cécile Rocaboy, responsable Diversité et Qualité de Vie au Travail et référente handicap chez France Médias Monde.
Comment avez-vous commencé à traiter la politique de handicap et de la diversité ?
Nous avons commencé par un audit sur lequel nous avons été accompagné. Le but était de réaliser un état des lieux de nos actions. Après ce premier bilan, nous avons pu nous concentrer sur les axes où France Médias Monde avait des possibilités de développement, sachant que le groupe partait vraiment d’une feuille blanche. En fait, nous avions juste besoin de nous faire un peu aiguiller. Le diagnostic et le conseil approfondi sont vraiment les premières étapes quand on veut se lancer dans une politique de handicap et de diversité. Il était donc nécessaire de réaliser une étude quantitative et qualitative. C’est suite à cela et à toute une phase de conseil que l’on peut élaborer un plan, avec des actions.
Quelles sont les actions qui ont été mises en place ?
Tout d’abord, nous avons essayé de mettre en place un programme de sensibilisation aux handicaps car cela n’avait jamais été fait auparavant. Ensuite, des formations pour les ressources humaines et pour les recruteurs aux handicaps ont été mises en place afin de déconstruire leurs stéréotypes. Récemment, un partenariat avec la mairie de Turenne a été conclu. Avec ce partenariat, nous voulons proposer à nos collaborateurs de parrainer de jeunes étudiants en situation de handicap. Aujourd’hui, 10 collaborateurs se sont lancés dans l’aventure et ils ne l’auraient sans doute jamais fait s’il n’y avait pas eu le programme de sensibilisation. Enfin, nous essayons de mettre en place un accueil des stagiaires souffrant de handicap au sein de l’entreprise.
Nous avons entendu parler de l’opération “Quel collègues êtes-vous”, pouvez-nous en dire plus ?
Tell me the Truffe, agence de communication dédiée au handicap et à la diversité, nous a accompagné dans la mise en place d’actions concrètes autour du handicap et de la diversité. Nous avons, par exemple, lancé l’opération “Quel collègue êtes-vous” entre le e-learning et le test de personnalité. Il n’y a pas d’évaluation, de jugement et le format est assez court (10 questions) ce qui est plutôt pratique. De plus, il est tout à fait possible de le personnaliser au format de l’entreprise et ça, c’est un véritable avantage. Le point central est de permettre aux collaborateurs de s’interroger sur leur comportement. Cela amène à réfléchir à quel serait mon comportement si un de mes collègues avait une déficience visuelle par exemple. C’est aussi une façon de communiquer sur le handicap de façon ludique et positive. Puis, il y a toute une communication qui est faite autour avec des affiches, des goodies, etc,..
Les retours des collaborateurs étaient assez positifs. En ligne, cela a déjà permis de toucher environ 150 personnes. Mais, nous avons préféré décliner le test sous forme d’une animation à la cafétéria avec l’utilisation d’Ipads. Cela a beaucoup mieux fonctionné que le e-learning. En effet, des liens ont pu être tissés entre les collaborateurs autour de ces sujets. Nos collaborateurs sont beaucoup plus friands de la communication présentielle car du fait de leur métier de journalistes ils sont souvent sur les écrans à écrire des mails. Cette méthode a très bien fonctionné et en une matinée à la cafétéria, nous avons dû avoir 120 connexions. Les gens le faisaient à deux ou trois et discutaient ensemble.
Quelle est la suite pour vous en terme de handicap et de diversité ?
