Pendant la révolution industrielle, le progrès technique a créé des chocs économiques qui ont détruit beaucoup d’emplois. Ce progrès technique a modifié nos modes de productions et a créé de nouveaux besoins qui ont créé à leur tour de nouveaux emplois et plus qu’ils n’en ont détruit ! Par exemple, le progrès technique a fait disparaître les conducteurs de calèches lors de l’invention de la voiture mais a, dans un second temps, créé une multitude de nouveaux emplois pour créer les routes, les autoroutes, s’occuper des stations essences, des parkings…
Il s’agit du principe Schumpéterien de la destruction créatrice. L’innovation et le progrès technique continue fait disparaître des secteurs d’activités économiques pour créer par la suite de nouvelles activités économiques.
Les activités agricoles et industrielles tendent à être de plus en plus automatisées, la plupart des emplois se situent dans le secteur tertiaire, le secteur des services. Aujourd’hui, 53% des actifs pensent que l’automatisation va changer leur emploi d’ici 10 ans.
Depuis la fin des années 70 et du plein emploi, la progression de la consommation stagne en même temps que la croissance et la robotisation se développe de plus en plus. Selon l’économiste Robert J Gordon, “l’âge d’or de la croissance est derrière nous. L’équilibre entre destruction et création des emplois dû au progrès technique semble menacé. Avec le développement de l’intelligence artificielle et du machine learning, on peut se demander si le progrès technique est t’il encore en mesure de créer autant d’emplois qu’il en détruit. A l’heure où les machines apprennent de leurs erreurs et s’inspirent des hommes pour répondre à des problèmes complexes, on se demande de plus en plus si la création d’emplois va suivre la destruction. Selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Roland Berger, l’automatisation risque de détruire plus de 3 millions d’emplois pour n’en créer que 500 000 en retour. A terme, les médecins, les assureurs et même les artistes sont concernés par cette automatisation.
Que la robotisation parviennent finalement à créer des emplois ou non, il va tout de même falloir anticiper la période entre la destruction et l’éventuelle création de nouveaux emplois. C’est précisément là que le progrès technique remet en question notre manière d’apprendre et ce qu’on doit apprendre ou non.
Que ce soit au sein des entreprises ou dans les écoles, l’apprentissage est la meilleure manière de préserver son employabilité. Les pratiques d’open communication en entreprise, de savoirs transversaux et de développement des softs skills prennent tout leur sens dans un monde où les savoirs techniques sont périssables. Ces pratiques nous permettent de garder une certaine agilité pour faire face aux transformations.
La robotisation mène vers des réflexions éthiques, sociétales, philosophiques et questionne même le sens du travail. Certains, comme l’anthropologue Paul Jorion, pensent à une allocation universelle financée par la productivité engendrée par la robotisation pour assurer un revenu à tous. D’autres encore, comme l’économiste Bernard Friot, réfléchissent à l’instauration d’un salaire à vie fixé par rapport à la qualification personnelle. Le but serait alors de réaliser des activités vues comme “non productives” à l’heure actuelle mais qui contribuent tout de même au bien être générale (bénévolat, aide entre voisins, exercer sa passion à temps plein…) tout en étant rémunéré.