Depuis 2006, les entreprises peuvent être certifiées par le label B-Corp. L’obtention du label permet notamment aux entreprises de se voir attribuer des scores selon leur performance non pas économique, mais sociale et environnementale. Retour sur ce label et sur l’expérience de plusieurs entreprises qui l’ont obtenu.
L’histoire du label B-Corp
Le fondateur du label est Jay Coen Gilbert, résident des États-Unis. Sa volonté initiale ? Faire évoluer le capitalisme. Le label est dès le début décerné par une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis, B-Lab. Depuis, l’organisation a ouvert des antennes dans de nombreux pays.
L’idée était de certifier des entreprises qui ont réellement des objectifs autres que financiers : des objectifs sociaux et environnementaux, au service de l’intérêt public. Afin de ne pas seulement récompenser les entreprises qui affichent des vocations humanistes par pur effet marketing, la certification comprend des critères exigeants en termes de transparence de la compatibilité et des processus décisionnels dans l’entreprise.
En France, c’est le cabinet Utopies qui a été la première entreprise certifiée, en 2014.
Comment obtenir le label
Tous les 18 mois, les critères de certification sont revus pas un comité international. Les entreprises peuvent en ligne remplir un formulaire gratuitement, le B Impact Assessment, qui leur permet de savoir où elles en sont sur le plan de leur impact environnemental et de la qualité de leur fonctionnement pour les travailleurs et la société en général.
Une fois que l’entreprise a rempli elle-même ce formulaire, l’organisation B-Lab vérifie le score obtenu par l’entreprise et regarde si le score minimal de 80 points pour obtenir la certification a été atteint. Si la certification est obtenue, elle est à renouveler tous les 3 ans. Pour finaliser l’obtention de la certification, les entreprises doivent débourser une somme annuelle en fonction de leur chiffres d’affaires : de 1.000 dollars à 50.000 dollars.
Les internautes ont ensuite accès au score de l’entreprise dans chaque secteur : gouvernance, travailleurs, communautés, environnement, clients.
En novembre 2019, plus de 3.000 entreprises dans pas moins de 71 pays bénéficient déjà du label. Ces entreprises appartiennent à 150 secteurs différents. Des grosses entreprises telles que Patagonia, Danone ou Ben & Jerry’s se sont vues attribuer le label.
Quelques labellisés français
Patagonia est l’entreprise qui s’est vue attribuer le meilleur score. L’entreprise décuple d’efforts pour limiter l’impact environnemental de la fabrication de leur produit. Elle collabore également avec des organisations environnementales à but non lucratif. Pour obtenir le label et surtout améliorer son score, l’entreprise a pris le temps de mesurer quantitativement la performance des programmes qu’elle met en place, par exemple le nombre d’employés qui participent à des programmes d’activisme environnemental ou social.
Blédina est la plus grande entreprise française disposant du label. Pour l’obtenir, elle a notamment :
- valorisé plus de 80 % de ses déchets, par exemple pour créer de l’énergie ;
- fait en sorte que 50 % de son comité de direction soit des femmes ;
- développé des partenariats long terme avec le monde agricole, pour les aider à adopter des méthodes de culture plus écologiques.
Phenix est une jeune entreprise française née en 2014. Elle accompagne la grande distribution dans la réduction du gaspillage et des déchets. Contrairement aux deux entreprises précédentes, tout le business model de l’entreprise est déjà tourné vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement et des êtres humains.
Le label B-corp a réellement un développement international. De nombreux entreprises, y compris françaises et non issues du secteur de l’économie sociale et solidaire, ont réussi à être certifiées.