On connaissait l’économie de marché, l’économie souterraine, l’économie publique, découvrons désormais l’économie sociale et solidaire.
Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?
L’économie sociale et solidaire se caractérise par un ensemble d’entreprises qui sont désireuses de concilier solidarité, performances économiques et utilité sociale. Elles fonctionnent sur le même modèle que les coopératives, les mutuelles, les associations ou les fondations. De plus, leur fonctionnement interne et les activités reposent, bien entendu, sur un principe de solidarité et d’utilité sociale. Comme pour les SCOP, ces entreprises ont des modes de gestion non seulement démocratiques mais aussi participatifs. Les bénéfices qu’elles retirent de leurs activités sont strictement surveillés, c’est-à-dire que tout profit individuel est interdit et que tous les résultats issus d’une activité sont réinvestis. De ce fait, leurs ressources financières sont, dans la plupart des cas, publiques.
La loi économie sociale et solidaire
Cette loi a été adoptée en juillet 2014 dans le but d’encourager un changement d’échelle de l’économie sociale et solidaire. Elle s’inscrit, en premier lieu, dans une optique de croissance plus soutenue. Mais elle donne aussi aux collaborateurs le pouvoir d’agir et elle se fait la supportrice d’un développement durable local. Ses objectifs se comptent au nombre de cinq :
- Reconnaître l’ESS comme un mode d’entreprendre spécifique
- Consolider le réseau, la gouvernance et les outils de financement des acteurs de l’ESS
- Redonner du pouvoir d’agir aux salariés
- Provoquer un choc coopératif
- Renforcer les politiques de développement local durable
Le poids économique de l’économie sociale et solidaire n’est pas à négliger
L’économie sociale et solidaire est devenu un acteur économique de poids puisqu’elle représente “10% du PIB et près de 12,7% des emplois privés en France.” De plus, ce secteur comptabilise à peu près 200 000 entreprises et 2,38 millions de salariés, ce qui n’est pas négligeable.
En plus d’être un acteur économique clé, l’économie sociale et solidaire est aussi un moteur pour l’emploi. Effectivement, 440 000 emplois ont été créés sur les dix dernières années. Mais surtout, du fait des départs en retraite, il faudra, d’ici 2020, être en mesure de renouveler 600 000 emplois faisant de l’économie sociale et solidaire une véritable fourmilière à emplois.
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire sont aussi innovantes économiquement et socialement parlant. L’aide à domicile des personnes fragiles, des personnes âgées dépendantes ou encore des personnes en situation de handicap sont des exemples d’innovations concrètes ayant été développées par ces entreprises.
Enfin, ces entreprises permettent le développement des activités économiques dont les territoires ont besoin. Elles participent ainsi à une meilleure répartition des centres de décision présents sur les territoires. Preuve à l’appui : 75% des 100 plus grosses coopératives ont leur siège social situé en région tandis que plus de 90% des 100 plus importantes entreprises françaises ont leur siège social en Ile-de-France.
Un exemple inspirant : MakeSense
Le concept MakeSense
MakeSense, c’est avant tout un projet “ouvert” rassemblant un réseau de personnes passionnées. Cette communauté internationale est présente dans 128 villes dans le monde et rassemble des SenseMakers et des Gangsters dont l’objectif est d’aider des entrepreneurs sociaux à réussir les défis qu’ils se sont fixés. Pour réaliser cela, la communauté met à profit ses compétences et ses idées et c’est en combinant les deux qu’elle parvient à aider ces entrepreneurs sociaux à créer leur entreprise et à grandir. Donc, pour faire simple, MakeSense, c’est une plateforme permettant de connecter des entrepreneurs ayant un défi avec des personnes qui sont prêtes à les aider, le tout collectivement. Pour MakeSense, il est devenu primordial de résoudre les problèmes que connaît notre société et qui concernent l’éducation, la santé, l’alimentation ou l’environnement.
SenseMakers et Gangsters, c’est quoi ?
Chez MakeSense, il y a deux types de personnes engagées. D’un côté, on va retrouver les SenseMakers : toutes les personnes désireuses d’apprendre et de participer à la résolution des défis et ainsi aider les entrepreneurs sociaux sont les bienvenus. Dès qu’une idée traverse la tête d’une personne, cette dernière peut la poster en ligne et si elle a 2h de libre devant elle alors, il lui suffit de localiser un atelier “Hold-up” et d’y participer. L’objectif est de découvrir des innovations sociales, de collaborer et surtout de donner la possibilité à un entrepreneur social de réaliser son projet.
Puis, d’un autre côté, il va y avoir les Gangsters : chaque personne à partir du moment où elle rejoint le gang, peut participer à la construction des prochaines étapes de MakeSense. En effet, elle peut, par exemple, développer la mobilisation dans sa ville ou organiser un Hold-up. De plus, les personnes les plus engagées peuvent jusqu’à aller former des nouveaux gangsters ou inventer de nouvelles méthodologies.
Quelques exemples de projets
- Les Popotes : livraison d’ingrédients 100% bio et locaux pour préparer des recettes végétariennes. Les recettes sont conçues par un “Cheffe” et le carte varie au fil des saisons.
- Covoiturage Auvergne : acteur associatif de la mobilité durable qui oeuvre pour la promotion et l’organisation du covoiturage en Auvergne.
- Centre international d’empowerment de la jeunesse : beaucoup de jeunes dans le monde veulent s’engager et s’impliquer aussi bien localement qu’internationalement afin de créer “un monde plus démocratique, horizontale et juste”. Ils veulent donc mettre en place un centre international d’empowerment de la jeunesse et des OSC.
Les autres acteurs du secteur
Les initiatives de circuit court sont de très bons exemples pour illustrer les principes de l’économie sociale et solidaire. Par exemple, la marque KATABA a développé le premier circuit court du meuble. Cela a été possible grâce au développement d’une gamme entièrement tournée vers la production artisanale, mutualisée sur un réseau d’artisans et distribuée sur internet. Lien social, coopération, transparence et équité sont les valeurs portées par l’entreprise et qu’elle met donc en avant. Dans le secteur alimentaire, l’association Bio Consom’acteurs tente de sensibiliser les citoyens quant à l’agriculture biologique locale et équitable. Comme pour KATABA, l’association prône les valeurs de lien social, de coopération, de transparence et d’équité.
Hormis les initiatives de circuits courts, l’économie sociale et solidaire concerne aussi bien les initiatives banques et territoires que celles de la transition énergétique.
Même les grands groupes se mettent à l’économie sociale et solidaire
L’économie sociale et solidaire ne touche plus que les “petites entreprises” et désormais, même les grands groupes s’y intéressent. C’est notamment le cas de Patagonia. En effet, la marque américaine de sportwear, a décidé d’encourager ses clients à moins consommer. L’entreprise incite donc ses acheteurs à réduire le nombre de leurs vêtements en achetant moins, en les réparant ou en les recyclant. C’est dans l’optique de protéger l’environnement que Patagonia a lancée cette initiative. Ainsi, l’entreprise propose de réparer nos vêtements usagés ou bien de nous aider à le revendre sur eBay. Une telle démarche invite à réfléchir quant à notre manière de consommer et à nous interroger sur l’impact que notre (sur)consommation peut avoir sur la planète.
Le groupe Nutriset s’est lui aussi lancé dans l’économie sociale et solidaire. L’entreprise tente de promouvoir le progrès social et pour ce faire, elle a mis en place un réseau de producteurs franchisés dans les pays en voie de développement. Par cette initiative, le groupe parvient à contribuer au développement d’une économie locale aidant à la résolution des problèmes de malnutrition tout en favorisant la création d’emplois.
L’économie sociale et solidaire, qui est en pleine expansion, a un bel avenir devant elle alors ouvrez vos oreilles car vous risquez d’entendre parler d’elle.
Auteur(s)
- Change the work
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