ADP, l’un des leaders dans le marché de l’externalisation de paies a rempli une demande de brevet pour l’utilisation de la technologie Ripple, basée sur la blockchain, dans la gestion des paies et leur règlement. Explications.
Le protocole Ripple
Ripple est “un système de règlement brut en temps réel basé sur un protocole internet open-source et distribué”. Plus simplement, c’est un système qui permet des règlements, des échanges et des envois de fonds de manière instantanée et sans intermédiaire en se basant sur une base de donnée publique, décentralisée qui n’appartient à personne. Ce système accepte tous types de fonds, de la monnaie fiduciaire aux cryptomonnaies en passant par des commodités ou même des miles d’avion.
Ce protocole est de plus en plus utilisé dans le milieu bancaire où des acteurs tels que UniCrédit, UBS ou encore Santander l’utilisent comme technologie d’infrastructure de règlement.
La gestion des règlements par la blockchain
Le rêve des “smart contracts” dans les RH n’est pas mort. Depuis que la blockchain est née, on parle de ces fameux contrats intelligents qui vérifient et exécutent automatiquement les clauses d’un contrat. En ressources humaines aussi les plus geek de la profession imaginent les salariés et les entreprises se lier grâce à ces protocoles internet qui déclencheraient automatiquement toutes les actions légales, sociales et financières nécessaires.
ADP a décidé de s’engager dans cette voie. Le géant américain a déposé une demande de brevet (qui n’a pas encore été acceptée) reposant sur la technologie Ripple dans le but d’atteindre ce que la société nomme la “Payroll Based Blockchain Identity”.
L’objectif du système décrit dans le brevet est de rendre facile le paiement des salaires en utilisant un registre du personnel distribué, c’est à dire public et uniquement maintenu informatiquement.
Quand les informations de paie sont transmises à l’employeur, une clé numérique publique (qui est associée uniquement à l’employé en question) est reçue par le système. Cette clé permet de crypter l’ensemble des informations d’identité de l’employé. Celles-ci sont ensuite envoyées au registre distribué avec la transaction à la date de règlement du salaire. Selon ADP, ces données d’identité sont construites sur plusieurs niveaux en fonction des différents niveaux de sensibilité des informations. Selon leur demande de brevet, cette donnée multi-niveaux peut être accédée grâce à un code de niveau et une clé de signature électronique appartenant à l’employé. Chaque niveau de la donnée multi-niveau peut ensuite être rendu accessible à un tiers identifié avec le code de niveau. On imagine donc facilement un coffre-fort virtuel de l’employé avec une gestion de ses règlements entièrement automatisée. La demande de brevet ne précise pas si les règlements pourraient s’effectuer en cryptomonnaie.
Pour l’instant la demande de brevet n’a pas reçu de réponse, et on est encore bien loin d’un produit fonctionnel. Cependant cet événement est tout de même important car il nous indique le futur de la gestion de la paie. ADP est en effet un des leaders mondiaux de l’externalisation de la paie avec plus de 3 millions de salariés servis rien que sur la France. Ses innovations ont donc un impact majeur sur le secteur et de nombreux autres acteurs devraient rapidement lui emboîter le pas.