Alimentation des collaborateurs, nouvelle préoccupation ?

Alimentation des collaborateurs, nouvelle préoccupation ?

Une alimentation saine au travail ? Ce n’est pas une préoccupation si nouvelle, à vrai dire. En 2001 déjà, un programme “national nutrition santé” avait été déployé afin de promouvoir les actions permettant d’améliorer la santé des salariés par l’alimentation et l’activité physique au travail. Il visait la réduction des facteurs de risques des maladies fréquentes dont souffre la population, et dont les répercussions sur le plan humain, social et économique sont importantes. En 2013, un guide a même été publié, et les chartes valorisaient les entreprises et établissements participant à ce programme.

Par quelles actions sont traduites ces préoccupations aujourd’hui, en entreprise ?

Alimentation des collaborateurs : Edenred l’a étudié, pour l’améliorerAlimentation des collaborateurs : Edenred l'a étudié, pour l'améliorer

Ideal Meal est le nom du programme RSE d’Edenred, groupe français et leader mondial des solutions transactionnelles au service des acteurs du monde du travail. L’entreprise a, en 2015, publié une étude menée auprès de 2478 collaborateurs, tous situés dans les 14 pays où la société est localisée. Cette enquête avait pour objectif d’éclairer les habitudes alimentaires des employés et de découvrir leur rapport au déjeuner. Les enseignements que nous retenons sont les suivants :

  • En moyenne, la pause déjeuner dure 30 minutes
  • Pour la majorité (41%) c’est un moment de détente tandis que pour les autres c’est surtout un besoin physiologique (30%), un moment de plaisir (16%) et de partage/sociabilité (13%)
  • Le choix du lieu de déjeuner est plus orienté par le bouche-à-oreille (57%) que par les outils numériques (31%), et les critères principaux relatifs à ce choix sont en rapport au gain de temps et de prix
  • L’impact sur la santé du régime alimentaire et des produits consommés est, à 54%, la préoccupation des salariés
  • D’après les descriptions du repas idéal, partagées par les collaborateurs, 3 dimensions sont ressorties : la nourriture, la convivialité et la commodité. Les français s’identifient à la première, ce qui veut dire que le contenu de leur assiette prime. Pour la majorité, l’idéal serait d’avoir un plat équilibré, fait maison, et qui inclut la viande.
  • 1124 idées d’actions saines sur l’alimentation ont été générées, dont 136 en France

Compte tenu de ces constatations, Edenred reprend la qualité de vie et de santé de ses collaborateurs en mains et réajuste ses actions en fonction de leurs attentes. En effet, le programme “FOOD” (Fighting Obesity through Offer and Demand ; Combattre l’obésité à travers l’offre et la demande) mis en place par un partenariat impliquant les autorités publiques de santé, 9 filiales européennes d’Edenred (pour l’instant), des universités et des experts en nutrition, permet de recommander aux restaurateurs des menus équilibrés pour les pauses déjeuners, et d’encourager les collaborateurs à manger plus sain. Sans pour autant mettre de côté les habitudes alimentaires privilégiées et prisées par les employées, dans chaque pays ! D’ailleurs, l’efficacité de ce programme est annuellement mesurée par un baromètre. Aussi, tous les 16 octobre, à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, des événements liés à ce sujet ont lieu, pour sensibiliser, former et célébrer le Ideal Meal Day !

Alimentation, espaces déjeuner et sport : que fait-on au BHV ?Alimentation, espaces déjeuner et sport : que fait-on au BHV ?

Dominique Poulain, nutritionniste diététicienne et experte en la matière, dessine le triptyque idéal pour promouvoir non seulement la bonne alimentation au travail, mais aussi toute la santé qui suit : “pas question de manger en marchant, ou en travaillant sur son ordinateur. La notion de pause est cruciale, car il est important de conscientiser ce moment afin que le cerveau puisse recevoir l’information de satiété. Or, la sensation de rassasiement survient après quinze à vingt minutes de mastication des aliments (…) Pour un déjeuner optimum, on aura donc observé une pause de 20 minutes minimum, assis, seul ou accompagné. Dans l’idéal, on ira ensuite faire une marche digestive de 10 à 15 minutes : les muscles de la marche entraînant ceux de la digestion, cette mise en mouvement a un réel effet stimulant sur le travail d’absorption des aliments et le transit intestinal. Il faut bouger ! Le luxe consisterait à clore cette pause par une courte sieste de 10 ou 15 minutes, car la digestion fatigue l’organisme, d’où une impression fréquente d’ensommeillement après le repas.”

Le BHV Marais a pris des initiatives qui, justement, ne s’éloignent pas tellement des conseils donnés par Dominique. Au niveau de leurs pauses déjeuner, certains pourraient même trouver qu’ils sont gâtés ! 1h20 minutes y sont dédiés, tous les jours. Fathalla Charef – DRH – explique que ce temps est divisé en trois moments : 20 minutes seraient consacrées au déshabillage et l’habillement tandis que la première moitié de l’heure restante est vouée à l’alimentation, et l’autre aux activités autour du sport/la lecture/les jeux de société (et toute sorte d’activité). L’entreprise rend disponible des cours et des espaces d’activités sportives, gratuits, pour ses collaborateurs.

L’ambition de ce grand magasin appartenant au groupe Galeries Lafayette, est d’offrir aux clients plus qu’un lieu de shopping : un lieu de vie. Ce principe duquel cette société part, s’applique surtout, et d’abord, à ses collaborateurs ! C’est bien pour cela que 2000 m² ont été mobilisés dans la cour du Marais, au milieu de laquelle 2 étages de restaurations, pédagogiques et conviviaux, ont été construits, au nom du bien-être des salariés, et pour leur loisir. Ils est mis à leur disposition, en plus des tickets restaurants qui leur sont offerts. Situé à l’extérieur de leur lieu de travail, il leur permet de réellement déconnecter. 

D’autres  entreprises s’y mettent, et parmi elles figurent des start-ups, puisqu’il n’est pas impossible de mettre en pratique un système d’alimentation saine en dehors des grands groupes : “depuis notre lancement, les repas sont offerts aux salariés. Nous avons choisi trois restaurants variés et chacun passe commande en ligne le jour même via un outil collaboratif” témoigne Alexandra Brun, responsable RH et culture d’entreprise chez Stuart, plateforme des commerçants et coursiers. PopChef le fait aussi : “nous essayons de fournir des produits de qualité et c’est justement l’occasion de tester nos menus et l’efficacité de notre plate-forme (…) D’une manière générale, nous essayons de mettre en place des mesures qui rendent les salariés épanouis. C’est une façon de les fidéliser et qu’ils parlent éventuellement de nous en bien quand nous devons recruter. Proposer des bons petits plats, c’est quelque chose d’intéressant pour la marque employeur. C’est un complément à la culture d’entreprise et une occasion d’encourager la convivialité” explique Briac Lescure, co-fondateur.

Auteur(s)

  • Passionnée par les innovations managériales et les éternelles révolutions du monde du travail, j'accompagne les sociétés dans l'évolution de leurs organisations et leurs pratiques. Bref, Tocqueville le jour, Hemingway la nuit !

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