Culture de l’échec en entreprise

La culture de l'échec en entreprise
L’échec fait peur. Pour certains, il est synonyme de faiblesse et d’incompétences. Pourtant, il est perçu différemment chez nos voisins comme l’Angleterre ou la Suède.

L’échec fait peur. Pour certains, il est synonyme de faiblesse et d’incompétences. Pourtant, il est perçu différemment chez nos voisins comme l’Angleterre ou la Suède. 

Ne pas confondre échec et erreur 

Pour s’engager dans une démarche de management positif de l’erreur, il s’agit, dans un premier temps, de distinguer les notions d’erreur, d’échec et de faute.

Commettre une erreur signifie se tromper. Aussi, pour qu’il y ait une erreur, il doit y avoir un cadre de référence, une règle ou un mode opératoire. L’erreur n’est pas intentionnelle mais peut être la conséquence d’une maladresse, d’une inattention ou d’une incapacité. Elle peut être d’origine humaine ou le fruit d’un processus mal défini, inadapté ou encore survenir lors d’une situation exceptionnelle qui n’a pu être prévue.

L’échec quant à lui survient lorsqu’un objectif n’est pas atteint. Alors que l’erreur s’apprécie au regard d’une prescription, l’échec se mesure en fonction d’un résultat préalable défini. Si aucun but n’est clairement fixé, il n’y a pas d’échec. On échoue lorsqu’on n’est pas parvenu à respecter son engagement, un objectif, une ambition.

La France mauvaise élève ? 

En France, celui qui échoue serait donc celui qui n’a pas bien travaillé ou qui n’a pas suivi les règles. En effet, l’hexagone cultive cette vision de l’échec, plombante et culpabilisante, les pays anglo-saxons évoquent plutôt une culture de l’erreur, dans laquelle cette dernière est tout à fait “normale” et  “humaine”. On parle même de “culture du rebond”, expression résolument positive. Par exemple, outre Atlantique, les erreurs sont sources d’apprentissages, d’expériences, et contribuent à faire avancer. Il n’est pas rare de retrouver plusieurs échecs dans le passé des entrepreneurs américains les plus célèbres. On cite souvent, Steve Jobs qui a été renvoyé d’Apple avant de racheter Pixar pour en faire un des piliers du cinéma d’animation et de retourner finalement chez Apple pour en faire la première marque mondiale.

Il est même mieux perçu dans un CV d’avoir déjà échoué aux États-Unis. En effet, 70%  des recruteurs américains affirment que cela favoriserait un recrutement, car cela serait synonyme d’expériences et de connaissances. En France, c’est beaucoup moins, puisque seulement 47 % des recruteurs valorisent l’erreur. 

Pas d’apprentissage sans échec 

L’échec fait partie de l’apprentissage. Lorsque Thomas Edison a mis plus de 100 fois pour réussir à créer une ampoule, il n’a pas parlé d’erreur : “Je n’ai pas échoué, j’ai simplement trouvé 10.000 solutions qui ne fonctionnent pas.”. C’est la même chose lorsqu’un collaborateur échoue, cela lui permet d’apprendre qu’il s’agissait de la mauvaise manière d’effectuer sa tâche. Si une bonne culture de l’échec est omniprésente, elle permettrait de prendre de meilleures décisions, plus justes. La peur de la fausse note contraint de nombreuses personnes en France à ne pas mettre en place les idées innovantes qui germent en eux. 

Cependant, depuis peu, et avec la situation sanitaire actuelle, les statistiques semblent s’inverser. Puisque près de 49,5 % d’entreprises échouent dans les 5 premières années, cela monte même à 80 % depuis 2020 dans les start-up. Un constat qui change les manières de penser. 83 % des français, selon Mazars, considèrent aujourd’hui qu’on dévalorise trop souvent les personnes qui subissent un échec. Ainsi de plus en plus de patrons et de recruteurs semblent laisser une chance à l’échec.

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