Le job sharing, un concept innovant

Le job sharing se développe partout dans le monde mais peine à se mettre en place en France

Et si on doublait nos compétences ? Quelle entreprise ne serait pas intéressée par cette perspective ? Le job sharing est tentant mais encore peu développé en France. En quoi cela consiste ? Quels sont les avantages de ce procédé ? Focus sur cette solution novatrice qui permet aux salariés de trouver le bon équilibre entre vie privée et carrière professionnelle.

Pourquoi le job sharing et pour qui ?

Le job sharing consiste à partager son temps et son travail avec une autre personne. Un binôme. Chacun est donc à temps partiel. Il s’adresse à des personnes occupant des postes à hautes fonctions qui souhaitent prendre plus de temps pour leur vie personnelle sans arrêter leur carrière. Par exemple, des jeunes parents qui recherchent plus de flexibilité. Il peut également concerner des jeunes recrutés. Ceux-ci peuvent se “binômer” avec un sénior en pré-retraite et ainsi profiter d’échanges mutuels et de transmission de compétences.

Les différentes formes de job sharing

Cette façon de travailler en paire nécessite une bonne organisation et dépend des besoins de chacun. On retrouve ainsi différentes sortes de job sharing.

Tout d’abord nous trouvons le job pairing dans lequel le travail n’est pas divisible et où chaque membre de la paire pourra remplir n’importe quelle tâche de la mission. Ce job pairing peut être « pur », si l’employeur est lié au binôme par un seul contrat de travail (législation Suisse), ou « hybride » si chacun à son propre contrat de travail (forme plus répandue).
Nous trouvons ensuite le job splitting qui à l’inverse découpe le poste en deux mi-temps différentes tâches et répartit à l’avance le travail en fonction des compétences de chacun, tout en conservant une continuité entre les deux. Et enfin, le split level sharing qui est une forme de job splitting avec un tandem ayant différents niveaux de qualification.

Une formule avantageuse

Lorsque l’on parle de job sharing, il convient de ne pas prendre en considération uniquement la division du travail. En effet, deux têtes pensantes sur un même poste c’est un doublement d’idées et de créativité. Mais aussi un meilleur développement et une optimisation du partage des compétences et des savoir-faire.

Pour les deux salariés, cette organisation de travail leur dégage plus de temps pour leur vie privée. Elle est ainsi souvent mis en avant pour les personnes souhaitant conserver des postes à responsabilités après un bouleversement de vie privée tel l’arrivée d’un enfant. De plus, l’entraide du tandem reste un levier de motivation important qui va accroître leurs performances et limiter les risques d’erreur.

Du côté de l’entreprise, cette formule est un gain de productivité qui a été évalué à environ 10% (selon direct emploi). Travailler à deux sur un même poste limite les absences, le burn-out et le turnover. De surcroît, elle encourage le partage des savoirs entre les générations. Par conséquent, elle façonne l’image de l’entreprise et la rend attractive sur le marché de l’emploi.

Les clés du succès

La clé du succès réside dans le fait de trouver sa « bonne moitié ». La réussite du job sharing dépendra de la manière dont fonctionne en symbiose le tandem. La confiance, l’organisation et la transparence devront être des qualités partagées par le binôme. En effet, les collègues et la direction doivent avoir le sentiment de n’avoir qu’un seul interlocuteur et qu’un seul son de cloche. Pour ce faire, la communication doit être permanente et claire.

Et en France… ? A ce jour, 25% des entreprises suisses proposent le job sharing rejoignant les Etats-Unis (31%), l’Allemagne (27%) et l’Angleterre (25%).* Ce temps partagé est arrivé en France en 1994 grâce à l’entreprise Hewlett Packard qui continue de le proposer. Actuellement, le job sharing est essentiellement pratiqué dans les milieux hospitaliers (médecins, infirmières…). Cela permet en effet d’assurer la continuité des soins, d’avoir des horaires flexibles et de limiter le stress du personnel soignant.

Pour conclure, la France a du mal à mettre ce mouvement en marche à cause d’une vision du temps partiel stigmatisé et d’une réglementation trop rigide. Mais les mentalités n’ont pas fini d’évoluer et les entreprises Françaises se laisseront peut-être séduire par ce concept humain, efficace et performant.

*Sources : Part-Time Optimisation (association pour promouvoir le job sharing en Suisse).

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